« L’accessibilité numérique, un impératif de citoyenneté^[1] »

L’accessibilité numérique permet d’accéder aux contenus numériques (sites web, documents bureautiques, supports multimédias, intranets d’entreprise, applications mobiles…), quelle que soit sa façon de naviguer. Grâce à elle, tous les utilisateurs handicapés peuvent percevoir, comprendre, naviguer et interagir avec le Web.

Elle est essentielle aux personnes en situation de handicap, et bénéficie aussi aux personnes âgées dont les capacités changent avec l’âge. L’accessibilité numérique s’inscrit dans une démarche d’égalité et constitue un enjeu politique et social fondamental afin de garantir à tous, sans discrimination, le même accès à l’information et aux services en ligne.

L’accessibilité du Web repose sur 4 grands principes :

• un site perceptible ;
• un site utilisable ;
• un site compréhensible ;
• un site compatible avec toutes les technologies d’assistance (lecteurs d’écran, loupes, claviers adaptés, etc.).

Définition du handicap

La loi n° 2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées définit la notion de handicap ainsi :

« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »

Article L114 – loi n°2005-102

La loi introduit la notion de « situation de handicap », liée à un contexte et non plus à l’individu.

Ainsi, une personne paraplégique qui a conservé l’usage de la partie haute de son corps n’est pas en situation de handicap pour utiliser un ordinateur. Du fait de sa déficience, elle peut par contre se retrouver en situation de handicap lors de ses déplacements.

Tous les êtres humains peuvent se retrouver en situation de handicap à un moment ou à un autre de leur existence. Ces déficiences peuvent être présentes dès la naissance, mais également arriver plus tardivement et être liées à des maladies, à des accidents, à l’âge.

Les personnes handicapées : une variété de profils et de besoins

D’après une enquête de l’INSEE^[2] parue en 2009, une personne sur dix en France considère avoir un handicap et une sur cinq estime être limitée dans ses activités.

Les personnes concernées par l’accessibilité numérique ont des profils et des situations très variés. Il existe une multiplicité de handicaps : handicaps physiques et sensoriels (moteurs, auditifs, visuels) ; handicaps mentaux (intellectuels, cognitifs (DYS), psychiques) ; polyhandicaps (handicap moteur ou sensoriel + handicap mental) et les troubles de santé invalidants.

À cette diversité des handicaps correspondent de nombreuses manières de naviguer sur le Web : navigation au clavier ou avec des périphériques adaptés (eye-tracking, contrôle vocal et même par la pensée…), utilisation d’un lecteur d’écran, etc. Vous en trouverez quelques exemples ci-dessous.

Les utilisateurs ayant des troubles DYS

Outre la dyslexie, il existe bien d’autres troubles DYS, chacun supposant des besoins différents pour l’utilisateur.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le « Guide des troubles DYS (format PDF 690 Ko) » édité par la DINSIC.

Les utilisateurs avec handicap moteur

Cette catégorie regroupe une très grande diversité de situations de handicap. Nous citons ici les situations les plus couramment rencontrées en contexte web :

• impossibilité d’utiliser un clavier ou impossibilité d’utiliser un pointeur,
• difficultés de préhension et de contrôle des mouvements,
• difficultés pour enchaîner plusieurs actions séquentielles ou difficultés pour utiliser des combinaisons de touches.

Les utilisateurs déficients visuels

Une personne aveugle lit une page web avec un lecteur d’écran : les informations lui sont restituées en braille et/ou oralement, à l’aide d’une synthèse vocale. Ces utilisateurs ont donc notamment besoin de contenus structurés, d'alternatives aux images et de formulaires accessibles.

Les utilisateurs malvoyants utilisent des loupes d'écran ou des systèmes d'adaptation spécifiques (agrandisseur d'écran, logiciel ou plugin de navigateur). Des contenus suffisamment contrastés, la possibilité d’agrandir, ou de modifier les couleurs des textes sont des éléments nécessaires à leur bon accès à l’information.

Les utilisateurs présentant un handicap mental ou cognitif

Ces utilisateurs peuvent être en grande difficulté face à un site web. Ils ont généralement des problèmes de compréhension du contenu et il leur est nécessaire de disposer d'informations adaptées, d'aides visuelles ou de processus simplifiés.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter le guide consacré au handicap mental édité par la DINSIC.

Les utilisateurs sourds ou malentendants

Les personnes sourdes vont rencontrer des difficultés avec les informations sonores, fichiers son et vidéo.

Pour les sourds dont la LSF (Langue des Signes Française) est la langue naturelle, la maîtrise de la lecture peut être dégradée et rendre les textes difficiles à lire ou à comprendre ; cela concerne plus particulièrement les textes s’appuyant sur un vocabulaire spécialisé ou contenant du jargon.

Pour approfondir la question et mieux appréhender les besoins des utilisateurs en situation de handicap, nous vous invitons à vous référer à la partie « Personnes handicapées et navigation sur le Web » du guide « Défauts d’accessibilité : impacts sur les utilisateurs ».